Pour moi, ce n’étais pas la question de faire du mal à quelqu’un mais simplement de ne pas laisser les autres dire ce qu’ils voulaient. Enfin, je les laissais bien faire sur mon compte mais les deux situations étaient différente. L’impact semblait avoir été grand sur le professeur de la façon dont il faisait.
Enfin, je ne le connaissais pas mais… il ne me contredisait pas non plus, bien au contraire.

– Ça ne veut pas dire que je suis incapable de me défendre ! Juste, tant qu'il y a une option qui peut éviter de trop faire souffrir, je la choisis.

Au détriment de sa propre souffrance ?
A ma connaissance, jouer des poings n’avait jamais réellement fait souffrir quiconque. Enfin, les contextes et les caractères étaient différents aussi. Je mis les mains dans les poches de mon pantalon, observant devant moi – pour ne pas tomber de nouveau – pensif. Je n’avais pas grand-chose à répondre à cela à dire vrai. Chacun devait faire son propre chemin, personne ne pouvait et ne devait agir à la place d’un autre.

– Sinon, pour parler de quelque chose d'un peu plus joyeux, qu'est-ce que vous pensez de l'île et de ses paysages ? Est-ce que vous avez pu voir d'autres endroits avec un certain charme comme ici ?

J’eus un léger rire avant de réfléchir à la question, observant un bref instant le ciel au travers du feuillage.

– Je n’ai pas vu grand-chose pour le moment, seulement la plage, la cours entre l’académie et le dortoir… les environs du puits aussi et maintenant la forêt. Il n’y a pas de taille exact de l’île alors je ne peux pas me baser sur cela mais… elle a l’air d’avoir tous les type de paysage avec la montagne qu’on aperçoit aussi ! C’est agréable. Après… au vu des intention meurtrière semi-constante envers ma personne, je ne peux pas trouver cette île charmante ! Rajoutais-je dans un nouveau rire.

Cette île avait quelque chose d’oppressant pour moi… mais c’était normal, j’étais un Omyoji. Et encore, personne ne savait pour mon statut d’héritier où ce serait encore pire. Quoique si ça se savait, le professeur serait peut-être moins bienveillant à mon égard ou, au contraire, paniquerait encore plus à l’idée que je ne me blesse.

– Vous m’avez dit apprécier les environs du temple mais, quel être votre genre de paysage favoris ici ? Cela doit tout changer d’une saison à une autre non ?

Nous étions au printemps alors, l’atmosphère général devait changer de tout au tout d’un moment de l’année à un autre… rendant certains lieux inhospitalier et d’autres merveilleux à voir.

Cette forêt donc… Je pouvais comprendre en voyant les jeux de lumière qu’elle offrait en cette saison. Les couleurs luxuriante et la végétation variée était aussi très agréable. Les arbres étaient vraiment très haut… sûrement les plus haut que je n’avais jamais vu d’ailleurs.

– Et l'île est bien plus grande qu'il n'y paraît ! Je ne suis pas certain qu'on aurait assez d'une semaine pour faire la moitié du tour par la plage...
– Oui, c’est bien l’impression qu’elle m’a donné en arrivant, répondis-je en hochant la tête pensivement. Ce qui me surprends c’est que personne ne semble s’en inquiéter… l’endroit et grand et à moins que je ne me trompe, il n’y a pas de moyen de transport sur l’île. Les cartes ne sont pas précises et certains lieux à peut près connu ne sont même pas indiqué… Comment savoir s’il y a pas autre chose sur l’île que personne n’a pas encore découvert jusqu’à présent ? Qu’est-ce qui se cache derrière les montagnes ?

Tout à mes pensées, j’avais finalement laissé celles-ci s’exprimer à voix haute même si, le regards perdu devant moi, je n’attendais pas réellement des réponses de mon interlocuteur. D’ailleurs, outre le fait qu’il n’aurait aucune raison de le fait, peut-être n’avait-il même pas les réponses. Peut-être ne s’était-il même pas posé la question.

– Enfin, peut-être que je la trouve inquiétante plus qu’autre chose parce que je suis un Omyoji… mais… je n’aime pas me retrouver coincé quelque part sans rien savoir de ce quelque part justement. Combien de personnes sont mortes ici parce qu’elles ne pouvaient pas ressentir l’envie d’en partir ? Combien de personnes ont décidés de rester ici exactement ? Est-ce qu’il y a un compte ? Est-ce que quelqu’un connaît l’histoire de cette île avant la création de cette académie ?

Comme toujours, même si je le faisais le plus habituellement en pensée, j’étais toujours aussi passionné et curieux quand je commençais à me poser des questions. Elles n’avaient parfois pas de réels liens entre elles, suivant seulement le fil de mes pensées décousues et je ne cherchais pas forcément une réponse immédiate à celles-ci, voulant simplement les poser devant moi comme si cela m’aidait à avoir une meilleure vue d’ensemble.

– Il n’y a jamais autre chose que des esprits qui a été vu sur l’île… rien que cela, c’est étonnant… finis-je par marmonner.

Je n’avais pas oublié le professeur qui marchait à mon côté et même si cela ne semblait pas être ainsi, il était vivement invité à participer à la réflexion.

J’avais alors une réponse à l’une de mes questions : Il n’avait pas cherché à savoir car tout lui paraissait normal. Cela n’était pas si surprenant en soit puisqu’il était né ici, sans rien d’autre pour comparer auparavant. Par contre, cela n’expliquait pas pourquoi ça n’avait pas été relever par tous ceux s’était succéder sur l’île – et je parlais surtout pour nous – jusqu’à présent.
Toujours plongé dans mes réflexion, c’est avec surprise que je m’arrêtais à l’entende d’un bruit et me retournais vers le professeur à terre. On… avait pas été attaqué… si ?

– Génial... où est-ce qu'elles sont parties, maintenant...

Je clignais des yeux, surpris puisque je ne m’étais pas attendu à cela de sa part… ce n’est qu’après que je vis la racine à côté de ses pieds… et me mit à rire avant d’aller à ses côtés.

– Pardon, je suis désolé ! J’ai été surpris. Je ne pensais pas que vous pouviez tomber aussi. Je regardais autour de moi avant de trouver ses lunettes que j’époussetais avant de lui mettre avec douceur dans la main. Tenez. Vous ne vous êtes pas fait mal ?

Je notais toutefois qu’il n’y voyait vraiment rien sans ses lunettes… elles n’étaient pas tombées bien loin pourtant. C’était toujours un détails à savoir puisque je ne pensais pas qu’il pouvait mentir sur ce genre de chose… sauf s’il poussait vraiment le vice. D’ailleurs, est-ce que les esprits pouvaient avoir une mauvaise vu ? Il y en avait bien des sourds et des muets…
Je profitais de cette pause fortuite pour regarder l’heure et la direction… nous avions dévié légèrement vers l’Est… et il était onze… cela fait cinq heures que nous étions dans les bois. Selon les dires du professeur il devrait rester une heure mais si l’on comptait les esprits qui nous avaient arrêté un petit moment et les chutes, je partais plutôt deux heures.

– Il est onze heure, vous voulez qu’on mange un peu ?

Attendant sa réponse, je me préparais soit à repartir s’il ne le souhaitait pas, soit à m’installer à même le sol et à distribuer les bento que j’avais fait la veille et dont je n’étais pas peu fier. Pour ma part, je préférais manger maintenant qu’on était tranquille… je sentait venir les ennuis à pleins nez avant que nous quittions la forêt et malheureusement, je ne me trompais que rarement.

La réponse reçu me tira un grand rire franc alors que je posais mon sac entre nous, m’asseyant en tailleur en face de lui avant de l’ouvrir, sortant la bouteille d’eau et les deux gobelet avant de me mettre à la recherche du reste. Je devais avouer, j’aimais beaucoup le sens de l’humour dont il venait de faire preuve.

– Au moins, je me sens moins seul maintenant. Bien que je suis le gagnant pour le moment, j’ai été maladroit une fois de plus que vous ! Signalais-je de bonne humeur.

Je récupérais enfin l’un des bento – bleu ciel – que je tendais au professeur avec une paire de baguette en plastique noir, je récupérais ensuite la seconde boîte – marron clair – ainsi qu’une autre paire de baguette avant de mettre mon sac sur le côté pour ne pas être gêné. Je servais de l’eau dans les deux gobelets avant d’ouvrir ma boîte.
Mon regard glissa sur le professeur, observant sa réaction.

– C’est simple mais, j’espère que ça vous plaira.

C’était une simple salade, riz vinaigré, choux très légèrement épicés, graines de sésame, morceaux de noix, haricots rouge, saumon et avocat, le tout arrosé légèrement de sauce soja sucré. Enfin, j’avais également prévu qu’il n’aime pas car j’avais fait aussi deux sandwichs, un à la tomate et le second au jambon.
Enfin, il y avait de quoi manger.

– Je connais nos accords avec le Directeur mais, je me demandais… que ce passe t-il en cas d’attaque ? En tant qu’Omyoji nous pouvons nous défendre et sommes tenue de protéger ce qui ne peuvent pas le faire mais, comment fait le Directeur ? J’aurais voulu lui poser directement la question mais il évite mes prises de rendez-vous alors, je me disais que vous saviez peut-être ?

Je pris un peu de riz et une gorgée d’eau en vitesse, manquant de m’étouffer au passage tout en levant la main vers lui avant que le riz avalé de travers ne passe.

– Pardon, vous n’êtes pas obligé de répondre… simplement, vous êtes professeurs et bien que vous appréciez les esprits, la réciproque envers les vivants n’est parfois pas totalement vrai. Je me posais simplement la question vis à vis de la sécurité général… est-ce que vous comptez sur les clans pour faire la police dans ce domaine là ?

Parce que si c’était le cas, ils risquaient d’avoir des problèmes… et s’ils comptaient sur le fameux Rois des esprits ? Également… dans un cas comme dans l’autre, les gens pouvaient changer et trahir alors, ce n’était pas optimal en matière de sécurité pour les « humains ».

Aucune vraie attaque… le professeur Kisanagi était jeune mais qu’il n’y ai aucune attaque en plus de vingt ans me semblait impossible. Enfin, plus que de sembler puisque je savais par mon clan et les autres que de sévères attaques avaient eu lieu les concernant. Pourtant… aucun relevé réel envers les « civils ».
Je continuais mon repas, plus lentement maintenant. On oubliait quand nous quittions l’île… nous ne voulions plus repartir quand nous y étions… est-ce que c’était possible que l’île fasse autre chose encore que l’on avait pas remarqué malgré tout ce temps ? Et si le directeur le savait et s’en servait ? Qu’est-ce que nous ignorions encore alors que nous pensions être au clair de tout les effets « particuliers » de cette île maudite ?

– Sinon, c'est délicieux ! C'est simple, mais c'est très bon ! Ça me fait penser...
– Tant mieux alors, dis-je dans un sourire amusé en le regardant.
– Il y a des aliments que vous détestez ?

Je l’observais un moment, la pointe de mes baguettes posée sur ma lèvre inférieure droite alors que je réfléchissais. Des aliments que je détestais… la question était sûrement un juste retour des choses puisque je lui avait posé la question. Décidément, le professeur était une personne très polie.

– Hum… tout ce qui est abats et ce qui est amer en général… répondis-je pensif en reprenant une bouchée de mon plat.

Je me servis un autre verre d’eau, remplissant celui du professeur s’il était vide avant de l’avaler d’un trait de nouveau.
Cette personne avait eut de la chance en tous cas… ou autre chose… mais dans tous les cas, je ne savais pas quoi dire de plus sur cela. Je ne pensais pas pouvoir obtenir d’autres informations en tous cas, il ne me semblait pas savoir et ne pas s’être posé de questions sur les interrogations qui m’envahissait. Dans un sens, je trouvais cela inquiétant mais… aurais-je fait de même si j’étais né ici et donc que tout me semble normal ?

– Vous n’avez pas peur parfois ? De rester sur l’île ? Apparemment vous avez toujours évité les attaques mais… vous ne vous êtes jamais demander ce qu’il se passerez si jamais cela devait… je ne sais pas… être plus dur ? S’il ne devait pas y avoir que des esprits sur l’île ?

Oui, parce que ce n’était pas parce que je n’aurais pas d’informations sur ce que je voulais à propos de l’île par son biais, que je n’étais pas curieux vis à vis de la personne qu’il était. Je voulais savoir ce que l’on ressentait en étant né et en ayant toujours vécut dans un endroit pareil.

Il était vrai que le monde extérieur pouvait être aussi effrayant quand on avait vécut ici autant de temps. Était-ce pareil pour ceux qui vivait ici et finissait par ne plus vouloir partir ? Est-ce qu’ils s’inquiéterait de retourner dans le reste du monde ?

Je restais pensif, observant le ciel au travers du feuillage de la cime des arbres. Je ne savais pas trop quoi en penser pour le moment. Il y a beaucoup de chose que je savais de cette île qui venait de ce que les autres du clan m’avait raconter alors, autant dire que je ne savais pas grand-chose. Mais c’est aussi pour ça que je posais beaucoup de question sûrement. J’aimais voir les choses par moi-même.

J’attendis qu’il eut fini pour récupérer les boîtes et les couvert et tout ranger, lui proposant une pomme, j’en pris également une pour moi avant de me relever et de mettre le sac sur mon dos.

– Cela vous dérange si l’on reprends la marche ?

Si j’avais bien estimé la chose, nous avions prit un peu de retard à cause de la venue du groupe et… il était possible que nous en prenions encore avant d’arriver au temple. Le temps de l’examiner et de repartir… de manger et d’être possiblement dérangé de nouveau, nous risquions de rentrer bien plus tard que ce que nous avions prévu au départ.
Bien que dans un sens, cela était logique. Un endroit avec autant d’Esprits ne pouvait pas être tranquille pour une personne comme moi alors, cela devait être bien différent des moments où le professeur s’aventurait seul dans la forêt.

Attendant son assentiment, je croquais dans ma pomme et attendit qu’il reprenne la direction de la marche. Je ne voulais pas prendre le risque de me perdre en plus de tout le reste.

– Même si je comprends ce que vous me dites, je pense que je ne pourrais jamais comprendre ce que vous ressentez. Nos positions sont bien trop opposé pour cela, repris-je pensivement. Mais je suis content que nous puissions en parler ! Rajoutais-je avec un sourire.

Parce que si personne ne cherchait à savoir, cela ne pouvait pas aider de toute manière. Restez encore la grande question : Le « pourquoi » cette île était-elle comme ça…

Nous avions repris la route après une pause bien mérité, mes réflexions reprenant aussitôt. Cela me faisait étrange de voir qu’il n’avait jamais cherché à savoir sur l’île… mais en même temps, peut-être que cela aurait été pareille si j’y étais né. Après tout, les cartes datait bien de cent ans sans que personne des gens qui avait transité sur l’île ne cherche à l’améliorer.

– Mais parlons d'un sujet un peu plus gai, afin de ne pas trop plomber l'ambiance avec le poids du passé...

Je hochais la tête, pas contre l’idée mais attendait donc qu’il choisisse le prochain sujet.
Je regardais avec plus d’attention les arbres, immenses et leur présence écrasante dès qu’on se mettait à regarder vers le sommet. La mousse et le lichens présent sur les troncs qu’aucune pollution n’avait altéré. Il n’y avait pas de transport sur l’île excepté les vélos… du moins, de ce que j’en avais vu. Maintenant que j’y pensais, quand je regardais avec plus d’attention, la forêt pouvait paraître étrange. Elle ne semblait n’avoir jamais été dressé par l’homme, on pouvait le voir à la taille des arbres, les troncs couchés, les ronces et les buissons broussailleux courant sur le sol meuble mais pourtant, nous pouvions y avancer sans trop de difficultés comme si elle avait toujours été parfaitement entretenu. Quel étrange paradoxe… cela rendait l’endroit aussi attrayant qu’effrayant en réalité.

Je fronçais soudainement les sourcils, frissonnant légèrement au froid qui se reprochait. Encore une fois,  je frôlais ma pipe de mes doigts après avoir glissé ma main dans la poche intérieur de ma veste. Si le professeur avait réussi à les écarté la première fois, je doutais qu’il y arrive cette fois… même si excepté la brume épaisse qui se formait autour de nous, ils ne semblaient pas s’approcher.
Je m’arrêtais finalement.

– Je sais que nous sommes bientôt arrivé mais je pense qu’il vaut mieux rentrer. Si on se fait attaquer en aussi grand nombre, je ne pourrais pas nous protéger tout les deux et de toute évidence, si vous n’avait aucun problème pour vous rendre là-bas, ils ne semble pas d’accord pour me laisser approcher. Maintenant que je connais la direction, je pourrais m’y rentre plus tard sans vous mettre en danger.

Je réajustais mon sac sur mes épaules, sortant ma pipe de ma poche pour y mettre de l’encens.

– Je vais faire demi-tour, je ne compte pas attaquer… tant que vous ne m’attaquez pas non plus, annonçais-je tranquillement.

Cela faisait la seconde fois que je les croisais et je ne prendrais pas le risque de blesser un civil, même si ce civil avait beaucoup de chance d’être impliqué dans le déroulement de la chose. Je n’aimais pas menacer la vie des gens sans avoir de preuve.

Je hochais la tête, un peu raide. J’étais un peu fatigué d’avoir marché autant pour ce résultat mais tant pis, j’avais bien noter mentalement la direction à prendre pour la prochaine fois. J’allumais ma pipe, prenant le contrôle immédiat de la fumée pour créer une barrière protectrice autour de nous. Ce n’était pas une provocation, simplement de la préparation. La fumée restée très légère et presque invisible en plus de se sentir très peu. Je ne voulais toutefois pas prendre de risques et ce, peu importait ce que pouvais bien penser le professeur sur la question. Ma – notre – survie passait bien avant les croyances de quelqu’un à un quelconque propos.

– Au moins, nous aurons pu voir des animaux...
– Oui, c’était agréable… répondis-je pensivement.

Même si maintenant, personne ne vous approcherait. Je savais d’expérience qu’aucun animaux n’approchaient de près ou de loin quand je faisais cela, dérangé par l’odeur de l’encens qu’ils sentaient décuplés avec leurs capacités olfactives.

– Je suis désolé qu'on n'ait pas pu aller jusqu'au temple... j'aurais bien aimé vous le montrer, histoire que vous puissiez au moins comprendre pourquoi je trouve l'endroit si reposant... Si seulement je savais me défendre contre les esprits, j'aurais pu être utile...
– Ne vous en faites pas, je pourrais toujours y retourner plus tard maintenant que vous m’avez montrer la direction à prendre. Quand au fait de pouvoir vous défendre… je pense que justement, les esprits ne s’intéresse pas vraiment à s’en prendre à vous parce que vous n’êtes pas une menace directe pour eux. Enfin, cela ne change pas le fait que vous pouvez faire un otage parfait mais… si vous voulez être en paix, il vaut mieux que vous n’appreniez pas à vous battre contre eux.

La guerre appelait toujours la guerre après tout et, un fois que nous rentrions dans le cercles des Onmyoji, quelque soit le nombre de techniques que nous étions capable d’accomplir, un cible automatique se dessinait au dessus de notre tête.

Je ne su jamais ce qu’il se demandait puisqu’il arrêta là sa phrase toutefois, je ne le relançais pas, le laissant se perdre dans ses pensée alors que je surveillais les environs avec attention. J’avais mis une barrière autour de nous mais je ne pouvais pas savoir si un plus puissant aller arriver et donc, si ça serait suffisant. Enfin, avec un peu de chance nous n’aurons pas besoin d’en venir jusque là.
Je surveillais de temps en temps la direction et jetais un œil à mon portable : pas de réseau. Mince, je n’avais même pas regardé si j’en avais à l’aller… enfin, j’avais des fusée de détresse si jamais y devait y avoir un problème mais pour le moment, seulement sortir m’intéressait et avec joie, je n’avais pas besoin d’attendre le professeur pour prendre la bonne direction cette fois.

– Ah, navré, je me suis égaré dans mes pensées...
– Ce n’est rien… répondis-je calmement, surveillant toujours les environs avec attention.

C’était sans tension toutefois puisque j’avais l’habitude de ce genre de situation et je savais parfaitement maîtriser mes émotions, surtout dans ce genre d’occasion. Dans le cas contraire, j’aurais été tué déjà plusieurs fois.

– Dites... est-ce qu'il y a certaines choses que vous préférez, ou que vous détestez ? Des lieux, des comportements, des séries ou films... Par exemple, moi, je ne suis pas très friand des films d'horreur. Ça semble idiot, dit comme ça et en sachant que j'ai grandi ici... mais c'est la vérité.

Je l’observais un moment, manquant de me prendre le pied dans une racine sous la surprise du sujet de conversation mais, heureusement, la chute ne suivi pas. Ses questions me faisait un peu pensé à l’élaboration d’un portrait chinois.

– Je n’aime pas non plus les film d’horreur, je les trouve bien trop mal fait par rapport à la réalité , dis-je dans un rire. Puis j’avais déjà assez de sensations fortes comme ça dans ma vie sans m’ennuyer à regarder un film « d’horreur ». Hum… en vérité, je n’aime pas spécialement les films… les documentaires plutôt… même si je préfère largement lire, c’est plus facile de m’y retrouver avec toute mes questions en reprenant une ligne quand rembobinant un film, expliquais-je dans un sourire. Pour les comportements… je dirais que c’est assez commun… les lâches, les menteurs et les traîtres… même si ça fait assez martial dans un sens. Pour le reste, je ne pourrais pas vraiment vous dire… je n’y réfléchis pas… j’apprécie juste dans le moment présent alors je ne pourrais pas simplement vous faire une liste comme ça, dis-je avec un nouveau rire. Mais vous alors ? Tenez, faites-moi votre portrait chinois !

Bien entendu, durant tout le long de ma tirade, il n’y eut pas une seule imperfection à ma protection, concentré comme je l’étais dessus.

Vu la matière qu’il enseignait ? Hum… Je savais qu’il était professeur mais je devais avouer que je ne m’étais jamais arrêté sur la matière qu’il enseignait.
Je le regardais en coin alors qu’il riait, il avait l’air plus léger ainsi, moins sur ses gardes qu’a l’aller peut-être ? Je ne relevais pas le fait qu’il avait besoin de lunettes puisque j’avais été déjà témoin du fait qu’il n’y voyait rien sans.

– Pour les comportements... Je dirais la même chose que vous, mais en ajoutant les manipulateurs. Je parle de ceux qui manipulent les autres pour avoir les avantages sans se salir les mains, ou qui laissent d'autres payer à leur place. Ce genre de comportement ne me plaît pas franchement...
– Je suis plutôt de votre avis… même si ces personnes ne me dérange pas puisque j’en joue… je souris en regardant devant moi pile à temps pour éviter une branche passe. Je ne suis pas vraiment une bonne personne, mais j’assume.

J’évitais tout de même de manipuler les autres, surtout parce que je ne voulais pas que ça me retombe dessus et que j’aimais par dessus-tout faire les choses par moi-même mais ce devait être aussi dû au fait que je faisait difficilement confiance aux autres et donc : on était mieux servis par soi-même.

– Pour les films, je suis davantage porté sur les comédies. Rien ne vaut un bon fou rire quand on est fatigué ! Ça aide aussi à calmer les mauvaises humeurs, et ça rend les gens plus agréables...

Combien de temps cela faisait-il que je n’avais pas regarder un film ? Seul était exclu puisque je m’endormais automatiquement, si je ne décrochais pas. Donc dans un cas comme dans l’autre, ce n’était pas la peine de forcer. Quant à plusieurs… avec les membres de ma famille, cela finissait plus en débat qu’en visionnage. Heureusement que je n’y portais pas un grand attachement.

– Aussi... J'ai un peu dans l'idée de devenir végétarien. Ça peut sembler idiot, dit comme ça, mais je n'aime pas trop le fait de manger de la viande. Je me dis sans cesse que c'est un animal qui aurait pu vivre tranquillement... mais j'ai du mal à ne pas manger de poisson. Après, je ne cherche à convaincre personne de faire comme moi, c'est juste mon choix personnel ! Je suis assez friand des plats à base de poisson...
– Hum… je peux comprendre. On m’a toujours appris à respecter la nourriture que j’avais et à remercier la nature pour cela. Ce sont des traditions très ancré dans mon clan. Même nous avons des choses avec lesquelles nous ne plaisantons pas.

Nous étions connu comme étant les plus inconstant et pourtant, dans le fond, nous étions ceux qui respections le plus les traditions première.

Un plat que je préférais… hum…
J’étais en pleine réflexion et n’eut pas le temps de répondre à la question qu’il changea de sujet plutôt drastiquement. Je devais reconnaître que je ne comprenais pas ce changement soudain. Sûrement avait-il une raison pour cela.

– Je pencherais pour la seconde même si je pense que nous sommes les seuls à les respecter maintenant. Elles étaient communes au temps où la religion shinto était la religion d’état mais avec les guerres et les interdictions de pratiquer l’onmyodô, cela s’est perdu… expliquais-je pensivement. Je pense que mon clan est celui qui se préoccupe le moins de l’image officielle alors, ce doit être pour ça. Après, ils peuvent très bien en pratiquer certaine, ou toute, en cachette. Cependant nous avons jamais échangé à ce sujet lors des réunions alors je ne sais pas.

Au vu de comment ils étaient occupé en politique et autres choses du « monde », je pensais pas qu’il le fasse mais je pouvais me tromper. Cela dit, ce serait une question intéressante à poser et je me demandais si mon grand-père avait cette information.

– Okonomiyaki, finis-je par dire d’une voix amusé en regardant devant moi et évitant ainsi une branche de justesse.

J’étais assez curieux de ce qu’il voulait faire de cette information. Quoique, je voyais sûrement le « mal » partout puisque la question était certainement un simple retour des choses avec toutes celles que je lui avait déjà posé.

De la viande ?
Peut-être qu’ils ne faisaient que ce genre là sur l’île… Personnellement, je n’en avait jamais mangé à la viande et cela ne m’attirait vraiment pas. Aussi, je n’étais pas très viande habituellement non plus à dire vrai.

– Chez nous, nous n’en faisons qu’au choux généralement. Je vous montrerais si vous voulez ?

Même si pour cela il me faudrait une cuisine, chose que je n’avais pas. J’avais aussi un doute quant au fait que l’on m’accorde d’utiliser celle du réfectoire… mais qui sait, je pouvais toujours tenter dans le doute.
Au pire, je pourrais cuisiner chez ma sœur et lui apporter plus tard du moment que c’était mangé directement après. Ce n’était pas un plat que l’on pouvait réchauffer.

– Mais je n'ai jamais compris... pourquoi les clans ne s'entendent pas entre eux ? Il y a tant de différence que cela justifie une telle mésentente ?

Je partis dans un grand rire avant de me calmer, gardant le sourire aux lèvres et le regardant un instant.

– Désolé professeur, mais je ne répondrais pas à cette question. J’espère que vous comprendrez. Ce qui fait partie des clans reste dans les clans et même si c’est à vous où que cela concerne un autre clan que le mien, je n’en parlerais pas.

Après tout, je n’avais toujours aucune preuve qui me ferait croire que le professeur était uniquement de bonne foi et ne faisait pas tout pour m’avoir dans sa poche afin d’en savoir plus sur les clans d’une manière ou d’une autre. Nous savions très bien nous battre entre nous – et beaucoup d’esprits en jouait déjà suffisamment – sans en rajouter.
En plus, j’en avais bien assez dit comme ça même si j’étais resté dans le générale. Même s’il était compliqué de nos jours de trouver des informations sur les bases du shinto ou de l’onmyodo – surtout hors du Japon – on pouvait toujours en trouvait alors, parler de ces généralités ne me dérangeait pas. Mais pas de plus.

– Mais nous pouvons parler d’autres choses si vous le souhaitez ?

Je ne voulais pas qu’il pense que je ne voulais plus lui parler du tout, simplement pas de ce sujet, voilà tout.